Le temps qui passe je ne le vois pas, un pied ici, l'autre dans un monde si différent... - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

Le temps qui passe je ne le vois pas, un pied ici, l'autre dans un monde si différent...

Le temps qui passe je ne le vois pas, un pied ici, l'autre dans un monde si différent...

Le temps qui passe je ne le vois pas, un pied ici, l'autre dans un monde si différent. Les signes-messages ont transformé ma vie. Ma vie, quelle étrange aventure effroyable et hallucinante en même temps. Je vogue en solitaire on the road again, mais ma solitude du coureur de fond ça n'a rien à voir avec The Loneliness of the Long Distance Runner : la nouvelle d'Alan Sillitoe, quoique !!! Elle est plutôt bizarre, insolite ma course en solitaire. On s'habitue à l'insolite ça devient un mode de vie, c'est devenu mon mode de vie.

Alors j'ai dit effroyable et hallucinante... effroyable parce que, exemple tu vogues sur la mer et tu vois un paquebot qui fonce sur toi LA NUIT, tu as 7 minutes pour changer de cap ! c'est le sentiment que j'éprouve certaines fois, une souffrance telle que tu te sens sur le point d'être écrasé, englouti dans cet océan de désespoir si un petit miracle ne se pointe pas vite. Hallucinante parce que c'est fascinant de voir soudain des lumières qui flottent autour de toi, des sortes de petites perles aveuglantes tant elles sont éblouissantes dans les tons bleu vert, des cadeaux... de quel monde ? de ton monde ? Je pourrais en raconter des tonnes ça n'arrête pas.

Et quand j'entends « oh comme vous devez vous sentir seule », pourtant c'est drôle mais je ne me sens pas seule en fait. Eh je n'ose pas répondre quand certaines personnes viennent troubler votre solitude, elles l'augmentent mais tu sais tout ça hmm ??? La solitude pour moi c'est être sans toi, sans Lee, même entourée je serais seule, si tu ne te manifestais pas si souvent, enfin pas assez à mon goût,
de toutes façons je serai seule no matter what. Ces signes si émouvants et si beaux soient-ils ne remplacent pas nos petits et infinis bonheurs, comme ces petits déjeuners, ces moments de bonheur simples qui me font redire ces mots : « Mon Dieu mon dieu la vie est là simple et tranquille... cette paisible rumeur-là vient de la ville... un oiseau sur l'arbre qu'on voit chanter sa plainte ». Oui il n'y a pas longtemps encore la vie était là simple et tranquille et si belle.

Je me répète aussi le bonheur est dans le pré, Lee est assis là sur son tronc d'arbre, il me regarde de son beau regard bleu. Il était là, le bonheur est dans le pré, cours-y vite... il a filé ! comme c'est expéditif tout ça ! Le bonheur - la souffrance , la plénitude - le désespoir fffffffft en quelques secondes ton monde bien aménagé bien installé dans un confort affectif total s'écroule dans sa totalité.

Lee, ne plus te voir, t'entendre, sentir ton odeur, toute cette sensorialité qui disparaît,
si cette horrible absence ne me terrasse pas complément je te promets d'écrire notre vie, cette vie d'aventures dans ton pays où ton travail nous obligeait à être sur la route... on the road ! constamment
et de signer de nos deux prénoms,

Claudia-Lee

*   *   *

Esternay, le 26 octobre 2008

Dear Love,

Je laisse quelque chose en suspend... ou suspendu ! Une idée, un geste, je ne sais plus, j'essaye de faire un peu de cuisine en t'imaginant là tout près, je vaque à « ces travaux ennuyeux et faciles » toujours perdue dans mes pensées en rêvassant pour échapper à l'agression du monde. Je reste hagarde le plus souvent, perdue, ou simplement interdite de ce qui m'arrive, être exclue de ta vie ! Et si troublée et si embrouillée et désorganisée dans tout ce fatras de choses, enchevêtrée dans mes papiers et mes idées, oh love where are you ?

Un souffle léger soudain sur mes cheveux, est ce toi ? Que fais-tu ? Je te cherche...

Je reprends le cours de ma rêverie ? de ma méditation émiettée, de mes pensées morcelées et je nous revois tous les deux sirotant un kaoua chez la bistrotière aux cheveux rouges de la rue Jeanne d'Arc... images qui se bousculent, et toi et ta guitare, toi et ton sourire toi toi toi...

Tout est confus et pourtant si clair par instants, tout est contraste. Pourquoi ? Ne plus parler qu'aux arbres ! Passion puisée dans ce lien mystique que nous éprouvions toi et moi, presque religieux et que je ressens partout avec la nature, ce jardin fouillis, près des arbres, des plantes, de ton figuier,
tes fleurs-soleil si belles. Un papillon m'effleure, il a la couleur de l'automne ! L'araignée qui fuit et je songe à nous AVANT, à ces matins de MAINTENANT au doux brouillard et ses chimères. Je sens physiquement à travers tout mon corps la fraîcheur de l'herbe du matin en offrant aux oiseaux leurs premières graines du jour, es-tu près de moi ? Comme ce souffle de vent est doux, est-ce toi mon amour ? Comme cette pluie est fraîche, est-ce toi qui pleure si proche de mon cœur ? On me dirait qu'un elfe traverse le jardin, je me précipiterais pour le chercher... et toi ?...

Et puis au clair obscur du soir, j'accède à une réalité différente, c'est mon espace de liberté... et c'est la chaleur sensuelle d'une onde qui me parcourt. Rencontre fantastique avec le temps des cadeaux de l'au-delà de cet amour unique. Avec le temps de l'amour lumière de mon Speedy Dennis Lee qui vole à la vitesse de la lumière, alors que j'avance si maladroitement vers toi amour.

Entre La violence du monde cachée sous ces herbes brûlées... et l'émerveillement d'un monde qui se dévoile, j'erre entre cauchemar et éveil. Le cauchemar de ne plus te voir, ne plus sentir ton odeur, ne plus entendre ton pas, contempler tes grands yeux bleus. Je marche en titubant mais curieuse, vers le soir, fidèle à notre serment, notre vœu d'amour, notre promesse de s'aimer toujours, de se soutenir, de vivre l'un pour l'autre, ONE LIFE ONE HEART, jusqu'à ce que la mort nous sépare ! Mais maintenant mon ange nous savons que la mort ne nous séparera jamais JAMAIS.

Telles les feuilles du jardin aujourd'hui la vie se fane en moi et pourtant comme les belles de nuit, je ressuscite dès la tombée du jour et me voici, fidèle au rendez vous dans ce jardin secret. Le voile s'ouvre enfin, vers 10h, c'est l'heure. C'est dans le silence houleux de mon douloureux paradis que je retrouve ces œuvres d'art, ces fleurs de flamme et de glace et un repos impressionnant, prodigieux, insolite et mon amour, artificier de génie !

Je te parle. Tu as passé cette porte étroite SEUL, trop étroite pour nous deux hélas. Oh combien j'aurais aimé perdre suffisamment de kilos pour passer avec toi. Mais ce que nous avons partagé c'est toute une vie l'un près de l'autre, curieux, fascinés. Dans nos rêves communs on se retrouvait parcourant sans cesse des routes remplies de souffrances et de bonheurs, vers un idéal, lequel ? Être ensemble sur cette route tout simplement ! Se relier aux autres ! à la vie, toute la vie, végétale, animale, LA VIE.

Et là maintenant je suis cette route en solitaire dans une souffrance extrême, mais qui m'amène chaque soir dans ton paradis lumineux où je te retrouve, c'est un instant si beau et mystérieux à la fois mais si court, trop bref, si rapide. Oh mon Dieu je récite ces pensées d'Edith Piaf les crie, je les hurle.
Mon Dieu pourquoi ? pourquoi vous ne me l'avez pas laissé encore un an, un mois, huit jours, un jour, oh mon Dieu le temps de lui dire je t'aime ! Oh pouvoir le serrer dans mes bras une dernière fois oh mon Dieu pourquoi ?

I love you so LOVE my baby

Vana.Lee

Claudia
Esternay (France)

Classé dans : Lettres Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 17 septembre 2008

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