Pourquoi n’ai-je pas compris que c’était la fin ? - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

Pourquoi n’ai-je pas compris que c’était la fin ?

Pourquoi n’ai-je pas compris que c’était la fin ?

Maman,

Parfois, j'oublie que tu es partie et lorsque je vois mon téléphone je me dis : « Il faut que j’appelle maman ». Tu es partie il y a tout juste 2 mois et, malgré ce terrible virus qui m’a empêché de t’accompagner, tu as pris ton téléphone pour me dire ces derniers mots : « Maman est fatiguée, je t’aime mon fils ».

Pourquoi n’ai-je pas compris que c’était la fin ? J’avais encore l’espoir que nous pourrions discuter demain, et après, après-demain et encore. Si j’avais été attentif, j’aurais prolongé ce moment pour te dire mon affection et louer tout le bien que tu as mis dans ma vie.

Tu étais pour nous trois une princesse, une maman, notre père, notre copine, notre confidente. Tu nous as portés à bout de bras seule jusqu’à notre indépendance. Tu es partie quelques jours avant mes 60 ans, je ne me suis jamais senti aussi seul, alors que nous étions orphelins de père.

Maman, j’espère que la force de ma pensée te parviendra pour te dire ce mot que j'ai tardé à te dire : je t'aime.

Jiiro

Classé dans : Lettres Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 12 juin 2020

Commentaires (1)

Larmes et émotions. Je pense à vous, à votre maman. J’ai aimé vous lire, aimé que vous exprimiez votre amour (il n’est jamais trop tard pour exprimer sa gratitude je crois).
Merci d’avoir utilisé le clavier pour nous partager votre expérience.
La dernière fois que j’ai vu ma mère consciente à l’hôpital, tout comme vous je n’avais pas compris que c’était notre dernier échange avec des mots, car un coma l’a guidée vers la mort. Elle savait ce soir-là qu’elle terminait, fatiguée et affaiblie, sa course contre la mort, sa lutte contre le cancer. Elle m’avait alors dit, tout en douceur, ces rares mots de reconnaissance, en caressant ma main lorsque je la mettais au lit: «Tu es tellement douce et si patiente. Je t’aime, bonne nuit. Va te reposer». Elle ne voulait pas que je passe la nuit avec elle. Elle voulait que je sois avec ma famille. Peut-être voulait-elle être seule. Je ne sais pas.
Je n’oublierai jamais ces mots. C’est elle qui savait, qui savait que son repos ultime était tout près. Si j’avais su, je lui aurais dit que je l’aimais, que je la remerciais pour tout ce qu’elle avait fait pour moi.
J’en profite donc tout comme vous pour remercier ma mère: «Merci maman d’avoir fait tous ces sacrifices pour Régis et pour moi. Seule tu nous as éduqués, tu nous as inculqué des valeurs fortes qui nous guident encore, tu nous as mis en sécurité pour le reste de nos jours en nous donnant un toit sous lequel nous vivons encore. Mère, père, infirmière tu assurais sur tous les plans. Je n’ai pas toujours compris la lourdeur de ta tâche. Maman merci pour tout. Je te dois beaucoup. Je t’aime.»
Merci à vous d’avoir ouvert mon cœur.

Nathalie, 14 août 2020

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