Mon père est parti en mai dernier, après 3 années de " glissade" où il refusait de s'alimenter correctement. Il avait un bel âge, 96 ans, et toute sa tête... mais il n'y a pas de bel âge pour mourir.
Le rituel d'une cérémonie religieuse, le regroupement des amis et famille, permet "dans l'instant" de tourner la page, mais faire un deuil prend tout le reste de sa vie, car au fond, l'absence est définitive.
Son dernier mot fut "papa"... dans un cri... une tentative d'appeler à l'aide. Tous mes aînés… mère, tante, grand-mère, père, sont partis... dans l'ordre chronologique des choses... il n'y a plus personne entre moi et la Mort.
Ce qui est finalement décevant, c'est que votre douleur intérieure n'est pas prise en compte par vos proches, il ne faut pas embarrasser le présent de ceux qui partagent votre vie, et qui sont souvent des pièces rapportées, par une mélancolie qu'ils ne ressentent pas eux-mêmes... il faut se taire, faire silence et garder en soi les peines et les joies d'une vie ancienne où l'on était heureux avec ses parents.
Alain