La grande envolée - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

La grande envolée

La grande envolée

Sur ton lit de souffrance tu n'as plus d'avenir
Sans vouloir nous quitter toi tu voulais mourir
À quoi bon ici-bas vouloir te retenir
Ta vie se terminait il te fallait partir
La petite fille en moi a cessé de grandir
Emportée avec toi et tous nos souvenirs

J'aurais fait n'importe quoi pour pouvoir te garder
Avec Dieu et le diable j'ai voulu négocier
De ce temps qu'il me reste t'en donner la moitié
Mais le Dieu ou le diable me l'ont arrachée
Je maudis les églises je me fous du péché
Car ni rien ni personne ne peut me consoler

Voir mourir sa maman c'est la pire déchirure
Rien ne nous en protège il n'y a pas d'armure
Et rien ne nous prépare à un tel abandon
Je ne puis me résoudre, me faire une raison.

Dans nos moments si doux tu disais tu es mienne
Mais j'ai dû accueillir ta pâle main dans la mienne
Ton tout dernier soupir et nos derniers je t'aime
Essuyer sur mes joues la titanesque peine
Les larmes elles sécheront mais qu'à cela ne tienne
Jamais n'accepterai, ne serai plus la même

Je désirais pour toi une belle envolée
Sur les ailes d'un ange à nos coeurs attachés
C'est tellement difficile quand les liens sont brisés
Absolument personne ne peut s'y préparer

Jamais plus je ne prendrai ta main dans la mienne
Ne pourrai te redire Maman chérie je t'aime
Souvenirs envolés je suis la seule gardienne
De nos rires précieux de nos tendres moments
Au tréfond de mon âme est morte en même temps
L'enfant que tu berçais et aimais tendrement
Jamais ne guérirai de ton départ maman.

Chaque jour chaque nuit toi tu me manqueras
Jamais plus ne pourrai me retourner vers toi
Jamais le temps béni ne reviendra pour moi
Je me sens incapable de vivre sans toi
Continuer mon chemin est un chemin de croix

Avoir autour de moi tous mes êtres si chers
Mes parents mes enfants et toi aussi mon frère
Incomplète je serai et le coeur en bannière
Ne verrai le bonheur qu'en regardant derrière

Seul mes deux fils pourront avec grande tendresse
Amortir mon chagrin, juguler ma détresse
T'es partie avec un bout de mon coeur maman
Je finirai ma vie avec un gros trou dedans.

Dyane
Boisbriand (Québec)

Poème écrit en mai 2007

Classé dans : Poèmes Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 12 février 2022

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