Je m'appelle Marie-Hélène, j'habite dans le sud-ouest de la France et je suis une maman malheureuse. Le 27 mai dernier, j'ai perdu mon fils Damien dans un accident de moto sur une autoroute parisienne, il allait avoir 24 ans.

Et depuis, je vis, ou plutôt je survis avec un trou dans le cœur, je me lève le matin, je me compose une attitude et je  vais travailler, je m'occupe de ma fille de 11 ans, enfin je fais  ce que je dois faire, ce que l'on attend de moi, je fais semblant...

On m' a enlevé une partie d'un organe vital en laissant juste ce qu'il faut pour continuer à vivre, mais à vivre dans la douleur. Et moi, je voudrais que tout s'arrête, je voudrais avoir 20 ou 30 ans de plus, être au bout de ma vie et que ce calvaire se termine. Je n'ai le goût de rien, l'envie de rien, aucun projet ne m'intéresse, je me fiche de tout. Même ma fille, l'autre amour de ma vie ne réussit pas toujours à me donner la force de continuer. Il y a des jours meilleurs que d'autres, bien sûr, alors je crois que c'est gagné, que je vais arriver à surmonter ce drame et et puis de nouveau, c'est la dégringolade, le fond du gouffre et il me faut des jours pour remonter. Il me manque tellement !

Comment accepter cette injustice, cette horreur, pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Qu'ai-je fait de mal pour mériter pareille punition ? Et si j'ai fait du mal, pourquoi me punir à travers lui ? Toujours les mêmes questions ... sans réponse. Depuis bientôt six mois, je passe beaucoup de temps sur ce site et bien d'autres, et je lis tous ces témoignages, je sais que je ne suis pas la seule à souffrir du même mal, mais hélas, ça n'apporte guère de consolation. On partage, on témoigne, on communique, mais on est seul avec sa peine... pour toujours.

Marie-Hélène
(France)