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Mon fils Mathias est décédé suite à un accident de moto

Mon fils Mathias est décédé suite à un accident de moto

Le 14 mars 2020, Mathias est parti de la maison à 13 h pour rejoindre des copains motards avec qui il avait donné rendez-vous pour une balade tranquille ce beau samedi après-midi avant le confinement. Le samedi précédent,  il venait de faire poser 2 pneus neufs ainsi que des plaquettes à l'avant. Rodage de tout cela tranquillement dans la semaine.

À 17 h, sa copine m'appelle en me disant que Mathias était héliporté aux urgences de l'hôpital Édouard  Hériot de Lyon suite à un accident de moto survenu aux alentours de 16 h 15. Les médecins nous ont dit qu'ils avaient tout tenté,  mais que le choc avait été d'une extrême violence et que le cerveau avait tapé tellement fort contre ce rocher que celui-ci dégradait ses organes vitaux au fur et à mesure que le temps passait. Les médecins sont descendus nous voir pour nous expliquer tout cela, et nous ont demandé s'ils pouvaient le débrancher, avec notre accord ! C'est ce qu'ils ont fait le 15 mars 2020 à 0 h 07 ! Mathias était officiellement décédé ! Nous sommes montés le voir une fois tous les tuyaux enlevés pour rester avec lui.

Là, tout s'est arrêté pour nous trois ! Nous sommes restés avec lui jusqu'à 3 h 15, jusqu'à que la morgue l’emmène ! Sa vie s'est arrêtée, la nôtre aussi. Un cauchemar... Je lui tenais son bras droit pour le réchauffer,  sans succès. Ma femme était vers son visage en larmes,  inconsolable ainsi que son amie de 2 ans d'amour. Comment est-ce possible ? Le rapport de la gendarmerie n'a mentionné ni alcool, ni drogue,  pas de vitesse excessive,  en pleine ligne droite en sortant d'un petit village.

Cela fait maintenant 70 jours que nous vivons un calvaire. Je lui envoyais des messages tous les soirs, que ce soit sur des motos,  des voitures,  de la musique, et il faisait la même chose. Je continue à lui envoyer des messages, mais pas de réponses. Ma vie est complètement anéantie. Je suis suivi ainsi que ma femme par la cellule psychologique de l'hôpital où Mathias est décédé, et aussi à 30 mètres du bâtiment où il est né, il y a presque 23 ans ! Le cimetière où il repose est ma « deuxième maison » !

Combien de temps cela dure un malheur comme celui-là ??? Nous avons encore sa sœur de 21 ans et son petit frère de 16 ans, mais c'était mon Mathias. La passion qu'il avait pour les motos, les voitures, la musique,  tout cela venait de moi. Suis-je responsable ? Je suis tellement malheureux.

Son Papa qui l'aime jours et nuits. Mon Mathias,  repose en paix et à demain au cimetière...

Bernard
(France)

Classé dans : Témoignages Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 22 mai 2020

Commentaires (1)

Bonsoir Bernard.
Le 17 février, mon fils décédait dans un accident de la route dans des circonstances similaires à celui qui a touché le vôtre. Lésions cérébrales irréversibles après un choc violent contre un arbre. Visiblement il a cherché à éviter quelque chose... Et ce quelque chose nous ne le connaîtrons probablement jamais.
Trois mois ont passé. Depuis ce 17 février, "ce qui est arrivé" hante mon esprit 24 heures sur 24. Nous nous retrouvions très souvent puisque nous étions en train de rénover ensemble une maison dans laquelle il devait emménager avec son Amour. En une fraction de seconde, tout a été pulvérisé. L'avenir et ses projets, l'enthousiasme et la complicité qui nous animaient.
Il y avait cette vie d'avant, insouciante, et maintenant il faut envisager la vie d'après parce que nous n'avons pas le choix, parce qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Et pourtant chaque matin, en me réveillant, je veux sortir de ce cauchemar. Je n'y crois toujours pas. Il va arriver, là au coin de la maison avec le sourire qu'on lui connaît. Chaque jour est une torture parce semblable au précédent.
Mais le chemin vers l'apaisement existe. Je crois à cette relation intérieure qui, petit à petit, se substituera à la relation extérieure à jamais coupée. Ce jour-là, dans quelques mois... années, je sentirai mon fils avec moi souriant et complice. La douleur se sera atténuée.
En attendant; il faut gérer le manque et l'absence. Il n'y a pas de mots pour exprimer ce qu'il nous faut traverser. Cette épreuve contre nature était-elle nécessaire? Comment REvivre après un tel cataclysme? Et pourtant, pour ceux qui restent, pour la mémoire de nos chers disparus, il faut faire face et rester debout. Mais il est bien certain que jusqu'à la fin de nos jours, nous serons marqués de manière indélébile par un événement que nous n'aurions jamais dû connaître.
Le temps fait son travail, lentement, très lentement. Soyez fort et courageux. Je sais que c'est facile à dire...

André, 26 mai 2020

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