La mort est venue par trois fois m'enlever des êtres chers... - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

La mort est venue par trois fois m'enlever des êtres chers...

La mort est venue par trois fois m'enlever des êtres chers...

La mort est venue par trois fois m'enlever des êtres chers qui ont rythmé ma vie ... Mon père, cet être sévère qui a fait de moi l'homme que je suis, respectueux des valeurs apprises et des êtres que je côtoie. La maladie d’Alzheimer l'a emporté le jour de mes trente ans de mariage avec ma tendre épouse. Il me manque surtout parce qu'il avait l'habitude de me dire "laisse moi faire, t'es qu'un couillon" cela me blessait à chaque fois mais qu'est ce que j'ai appris de lui ! Je n'étais pas là quand il est parti, j'étais près de mon épouse gravement malade à 750km de là.

Mon épouse que j'ai rencontrée d'une façon très originale. J'étais jeune officier dans l'armée et l'on m'a demandé de faire un remplacement pour une garde. Un caporal qui montait de garde avec moi m'a signalé que sa sœur viendrait prendre des photos et qu'il lui demanderait qu'elle me les envoie. Ce qu'elle a fait ... six mois plus tard ! Une invitation à un bal organisé par la ville ou j'étais cantonné et six mois plus tard nous étions mariés ! Deux beaux enfants sont venus nous rejoindre et la tribu a évolué pendant vingt-cinq années sans soucis, jusqu'à ce que le verdict tombe, cancer du sein. Cinq années de combat acharné, un déménagement car nous avons été isolés en Bretagne par sa maladie qui s'aggravait, et puis elle est partie, doucement quand la dernière a eu son diplôme avec mention et que le fils avait son restaurant à lui. Elle m'a laissé seul sur le bord de la mer, là où nous voulions tant passer le reste de nos jours.

Un an après, voulant retrouver une amie de jeunesse que j'avais aimé secrètement sans oser lui avouer, j'appris qu'elle aussi était partie de maladie. Nos regards s'étaient croisés alors que je coupais du bois avec mon frère dans un couvent proche de chez nous. Elle répétait la cérémonie de sa communion solennelle. Elle avait 12 ans moi 16. Un amour fou m’éprit et pendant quatre ans nous avons été les meilleurs copains du monde. Elle me lançait des perches que je ne voyais pas, et puis je suis parti à l'armée et elle de son côté. Le mauvais côté car sa vie a été un cauchemar. J'en avais des échos par mes frères restés au village de ma naissance. Et si j'avais fais un geste, que serait devenue sa vie et ma vie ?

Merci à vous deux chères amours, quand ce sera mon tour de monter là-haut, j'espère pouvoir vous y rejoindre et vous dire combien vous avez été aimées et combien votre tendresse a compté pour moi.

Mon seul message à vous qui me lirez peut être, Carpe Diem et osez, osez OSEZ !!! avant qu'il ne soit trop tard.

Jean-Marie
Bretagne (France)

Classé dans : Témoignages Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 22 août 2011

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