Il y a aujourd'hui six mois... - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

Il y a aujourd'hui six mois...

Il y a aujourd'hui six mois...

Il y a aujourd'hui six mois que mon mari nous as quittés. Il nous manque terriblement, mais grâce à son amour, Björn, Sophie et moi espérons retrouver l'harmonie et la force nécessaire pour continuer à aimer la vie, comme il le désire. Je vous transmets ici l'hommage que j'ai lu à sa messe d'obèques le 7 octobre 2000.*  *  *

Mon cher Svante, mon Amour,

Parler de toi, c'est écrire un hymne à l'amour, c'est rendre hommage à ton incroyable gentillesse et à ta bonté. Je me souviens avec tendresse du jour où je t'ai rencontré en Suède un beau soir d'été de l'année 1987, tu m'as dit : « J'ai beaucoup d'amour à donner ». Cette phrase peut à elle seule décrire ta personnalité.

Tu as été un mari exceptionnel, un merveilleux papa et beau-père. Tu étais aussi un fils dévoué, un frère attentif, un ami fidèle. Tu as toujours été honnête, serviable, patient, respectueux.

Tes rêves se brisent à l'âge de 40 ans. À mi-vie, tu quittes cette terre et tous ceux que tu aimes, emporté par la plus terrible des maladies, celle qui attaque le cerveau, la mémoire, la pensée et le centre de la parole, te privant ainsi de la plus nécessaire des choses, le pouvoir de communiquer. Cette effroyable maladie, que tu avais pourtant vaincue il y a neuf ans, est revenue en force. J'ai alors senti combien tu avais besoin de mon aide pour traduire avec des mots ce que tu ressentais.

Tu m'avais dit le jour de nos fiançailles : « Anne-Marie, je te promets de t'aimer toute ma vie et de me consacrer à toi, et si un jour tu ne sais plus marcher, je serai tes jambes ». Maintenant, c'était à mon tour de me consacrer à toi et d'être ta voix et ta pensée.

Nous étions tellement proches que j'arrivais à deviner tes besoins, parfois même avant que tu n'aies eu le temps de les exprimer. Notre relation s'est alors transformée, nous parlions peu, il nous restait le regard, et une infinie tendresse. C'était beau et tellement profond.

Chaque jour, je te confiais à la Vierge Marie en Lui demandant de te permettre de vivre encore de beaux moments. Et ainsi, au cours de cet été, oubliant un peu que ce serait le dernier, nous avons fait tant de choses ensemble, des excursions, des visites, des promenades et nous avons reçu des amis. J'étais heureuse de te voir heureux. L'été 2000 restera à jamais gravé dans nos cœurs.

Tout au long de ta maladie, tu as lutté avec un courage et une dignité exemplaires jusqu'au jour où le Seigneur est venu te délivrer de tes souffrances. Ta vie est un exemple, ta mort est un sacrifice.

J'ai peine à m'imaginer vivre autant d'années sans t'avoir près de moi, je souffre dans mon âme et j'ai le cœur meurtri, mais je suis heureuse d'avoir eu la chance de te rencontrer et d'avoir partagé treize années de ta vie, elles resteront exceptionnelles et inoubliables. Nous avons vécu intensément, presque comme si tu sentais, inconsciemment, que tu partirais à la moitié d'une vie.

Je suis riche de tout l'amour que tu m'as donné et je le garde pour toujours enfoui au fond de moi. Je suis fière d'être ton épouse.

Mon cher Svante, je te remercie pour toutes ces années de bonheur, je te remercie pour tout ce que nous avons partagé, pour les beaux voyages que nous avons faits ensemble. Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour Catherine et François que tu aimais comme tes propres enfants. Je te remercie pour Björn et Sophie qui sont les témoins vivants de notre amour.

Je te promets de continuer le chemin que nous avions commencé à deux et je donnerai à nos enfants ton amour et le mien. Je ferai pour eux ce que tu aurais souhaité.

Mon amour, rien ni personne ne pourra jamais combler le vide immense que ton départ laisse dans mon cœur et aussi longtemps que je vivrai, partout où j'irai et quoi que je fasse, tu seras près de moi à chaque instant. Notre amour a traversé les plaines, les forêts et les mers, il va à présent traverser le ciel et les nuages.

L'amour est dans l'âme et l'âme ne meurt pas. Tu n'es pas mort, tu vis dans un jardin au paradis auprès de Dieu, de la Vierge Marie et des Anges, et comme un bon époux et papa, tu veilleras sur nous et tu nous protégeras.

Mon cher Svante, tu avais beaucoup d'amour à donner, continue à nous en envoyer chaque jour. Sois notre Ange gardien et guide nos pas.

Je t'aime pour toujours.

Anne-Marie
Arlon (Luxembourg)

Classé dans : Lettres Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 23 mars 2001

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