Après avoir vu la mort de près, ma mère rencontra un homme extraordinaire... - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

Après avoir vu la mort de près, ma mère rencontra un homme extraordinaire...

Après avoir vu la mort de près, ma mère rencontra un homme extraordinaire...

Lorsque j'avais quatre ans, ma mère divorça de mon père : un autre homme violent, incapable de libérer ses émotions de la bonne façon...  Après avoir vu la mort de tout près, ma mère rencontra un homme extraordinaire.  J'étais âgée de cinq ans lorsque cet homme entra dans ma vie.  À tous les soirs je faisais des cauchemars.  Cette petite fille rêvait qu'elle tuait son père en lui crevant les yeux.  Serge gagna ma confiance petit à petit et les cauchemars n'étaient que du passé.  Nous formions une nouvelle famille.  Il m'apprit à faire confiance aux hommes.  Il me transmit ses valeurs, ses idées, ses goûts.  De lui, j'ai appris à rire, à me défendre, à aimer et à être aimée.  Il demeura à la maison jusqu'à ce que j'aie atteint l'âge de quinze ans.     Par la suite, ma mère et lui se sont laissés mais restèrent de très bons amis.  Il continuait de me considérer comme sa fille.  Mais à l'âge de 40 ans, il se maria pour la première fois.  Quatre ans de mariage qui nous éloignèrent un peu, beaucoup.   Je sais qu'il pensait souvent à moi il me le disait.  Il avait une photo de moi et disait que j'étais sa grande fille.  Selon ce qu'il me disait, ce mariage l'étouffait et je compris entre les lignes qu'il regrettait.  Une femme possessive qui lui avait demandé de faire une croix sur son passé.  Cet homme si sociable et plein d'amis et d'amies ne pouvait vivre ainsi.

Une crise cardiaque l'emporta à 44 ans.  Il parlait au téléphone et était seul.  Personne n'a pu arriver à temps.  Lorsque je suis allée au salon, elle (sa femme) ne m'a même pas regardée.  Au service elle a osé faire dire au curé que ses deux filles à elle étaient les filles à Serge.  Ça m'a fait mal mais tout le monde de sa famille savait à quel point il était fier de moi et qu'il m'aimait.

Ça vous paraîtra peut-être bizarre de dire ça mais aujourd'hui je suis presque contente qu'il soit au ciel puisque je peux lui parler quand je le désire.  Je sais que je ne le dérange pas et il est toujours au courant de mes réussites, mes joies, mes faiblesses, etc.   Je l'aime et il sera toujours mon père.

Mélanie
Québec (Québec)

Classé dans : Témoignages Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 9 avril 1999

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